Photosynthèse Artificielle




        Le glucose (C6H12O6) est de l'hydrate de carbone, dont on peut isoler l'hydrogène.  Ainsi, la photosynthèse n'est pas seulement l'opération bien connue de l'arbre qui capte le gaz carbonique pour rejeter de l'oxygène : elle reproduit aussi à sa façon le processus recherché d'électrolyse de l'eau qui réussit à séparer l'hydrogène de l'eau à l'aide d'un courant électrique.

Or, qui dit hydrogène dit production d'énergie à l'aide d'une pile à combustible ou d'un moteur à combustion.

Cela fait longtemps que l'on cherche à reproduire artificiellement la photosynthèse qui aurait l'avantage de produire beaucoup d'énergie sans rejet de carbone dans l'atmosphère. 
Nous allons tout d'abord étudier l’électrolyse
Protocole de l 'électrolyse de l'eau
-Introduire 200 mL d'eau distillée dans l'électrolyseur.
-Remplir les éprouvettes graduées avec de l'eau distillée et les
retourner, sans bulles d'air, sur les électrodes.
-Incliner les éprouvettes graduées pour permettre un renouvellement de la
solution autour des électrodes.
-Ajouter 50 mL d'acide sulfurique dans la cuve de l'électrolyseur.
-Régler le générateur pour que l'intensité électrique soit de I = 0,3 A.
-Fermer l'interrupteur tout en déclenchant le chronomètre
-Laisser fonctionner pendant 15 minutes.
-Sur le tube à essais placé au dessus de l'anode :
-Boucher le tube dans l'eau le sortir et le mettre à l'endroit
-Déboucher et approcher une bûchette avec un point rouge
-Si la bûchette se rallume, alors le gaz en présence est du dioxygène
-Sur le tube à essais placé au dessus de la cathode :
-Boucher le tube dans l'eau le sortir et le mettre à l'endroit
-Déboucher et approcher une flamme
-Si on entend un « POP », alors le gaz en présence est du dihydrogène



 Voici donc une vidéo de cette expérience, trouvée sur Youtube, car nous n'avons malheureusement pas pu la réaliser.



Malheureusement si le processus de l'électrolyse classique de l'eau est maîtrisé , plusieurs difficultés rendent l'opération délicate lorsqu'elle est réalisée à partie de la lumière solaire.Il faut notamment un catalyseur afin de faciliter et d'accélérer la réaction chimique.

Or plusieurs avancées récentes ont montré que la reproduction de la photosynthèse est en train de devenir un vrai pari scientifique pour le futur.


Des avancées majeures



Une autre étude américaine supervisée par Michael Grätzel de l'Ecole polytechnique de Lausanne, dont les résultats ont été publiés en mai 2011, se sont eux concentrés sur le problème du stockage de l'hydrogène, lors de sa production par photosynthèse artificielle. Ils ont pour cela modifié le semi-conducteur permettant ce stockage.Son système ressemblait alors à celui-ci : le photosensibilateur (Composé qui, sous irradiation,ici de la lumière du soleil, a la capacité de transférer son énergie d'excitation électronique à un autre composé) a base de ruthénium joue le rôle de la chlorophylle : envoyer un électron d’état fondamentale a un état exciter.Ce photosensibilateur est déposé sur des nanoparticules de titane et permet de diminuer la recombinaison de charge, il modélise la chaîne de transfert d’électrons qui éloigne les électrons.Les électrons passent alors dans un circuit, arrive sur une deuxième électrode et réagisse avec un système redox. Rien qu'en éclairant, le rendement pourrait être de + de 10 %.
Cependant, cette technique est utilisée simplement avec de la lumière non solaire.
Le but ultime de cette photosynthèse était le suivant : une cellule photo-électrochimique sans métaux noble dans la photo -anodes, modélisant le photosystème (semi-conducteur remplaçant la chlorophylle) et passe dans la photo-cathode où ils réduiraient les protons en hydrogène. La photo-anode remplacerait le photosystème 2, et la photo-cathode le photosystème 1.


On cherchait tout d'abord une molécule collectant la lumière, séparant les charges efficacement.Les matériaux qui sont les plus enclins a cela sont des matériaux semi-conducteur

La première partie de la photosynthèse est très difficile à reproduire, car elle  est thermodynamiquement défavorable (le rendement d’énergie serait trop faible) : tirer 4 protons et 4 électrons, et créer une liaison O-O.
Deuxième partie plus facile, thermodynamiquement favorable cette fois ci, mais il faut tout de même combiner 2 protons et 2 électrons et former une liaison H-H.

Mais l'annonce la plus prometteuse provient sûrement de l'équipe du professeur Daniel Nocera du MIT qui a annoncé en mars 2011 avoir réussi à recréer une feuille artificielle capable de décomposer l'eau en oxygène et hydrogène à l'aide de la lumière du soleil. La feuille artificielle (composée de silicium, d'électronique ainsi que de catalyseurs comme le cobalt ou le nickel).




Le principe général est simple : L'eau s'oxyderait et la transformerait en dioxygène ainsi qu'en dihydrogène.
Les panneaux solaires en silice auraient comme capacité la séparation de l'eau par la lumière solaire.
Le silicium collecterait alors l’énergie lumineuse et l'eau s'oxyderait (l’oxydation est un échange d’électrons) : au contact du cobalt,matériaux catalytiques(un catalyseur peut modifier fortement la vitesse d'une réaction parmi un grand nombre de réactions concurrentes possible, il peut favoriser une réaction qui parait ne pas exister en son absence.).Le silicium recueille les électrons qui proviennent des atomes d’hydrogène et les envoient vers l’alliage tandis que les ions H+ se retrouvent dans l’eau. L'alliage (nickel,molybdène,zinc) ressoude les électrons et les ions H+ et l’équation bilan serait la suivante :

2 H2O ⇒ O2 + 4 H+ + 4 e-⇒ O2 + 2 H2




Le dioxygène obtenu est sous forme de gaz, il s’échappe donc du milieu.
Le dihydrogène serait stocké dans des piles à hydrogène, comme sur le schéma ci-dessous :



En Mai 2011, le problème était le stockage du dihydrogène. Son équipe a donc réussi à éviter l'oxydation du semi conducteur permettant le stockage de l’hydrogène, en y déposant une couche uniforme d'atome : cette technique se nomme technique du dépôt sous vide. Cela permettrait d'utiliser l'oxyde de cuivre comme semi conducteur en protégeant le matériel de la dégradation de l'eau.
Il utilise une pile à combustible, qui est l'inverse de l’électrolyse : vous pouvez trouver une animation grâce à ce lien.

Les freins à cette technologie

Malheureusement, il existe une limite à cette photosynthèse artificielle. En effet, le silice est le matériau que les scientifiques recherchaient pour recréer la photosynthèse, mais le prix des panneaux solaire captant l’énergie solaire est assez élevé. De plus, le traitement pour obtenir la pureté nécessaire est difficile à obtenir, et est encore un frein à la propagation du système.



Une partie de la réponse aux besoins de la planète ? 


L'énergie solaire exploitée par un processus imitant la photosynthèse pourrait donc être une partie de la réponse aux besoins énergétique de la planète. Son premier atout est bien sûr écologique, puisque son taux d'émission en CO2 est nul, ce qui en fait un argument de choix face aux énergies fossiles. Son deuxième atout est d'avoir un rendement bien plus important que l'énergie solaire photovoltaïque produite actuellement.

Si pour le moment les projets de photosynthèse artificielle sont essentiellement étudiés par des laboratoires de recherches, ils sont suivis de très près par l'industrie. Le Pr Nocera a ainsi annoncé avoir signé un contrat avec le groupe indien Tata afin de construire d'ici un an et demi des petites "centrales électriques", de la taille d'un réfrigérateur,  basés sur la technique de la feuille artificielle développée par le chercheur américain. 

Une industrialisation à plus grande échelle pourrait être possible d'ici 2020 même si il est encore très difficile de faire des projections précises. L'Ademe a donné des estimations sur le futur marché possible de l'hydrogène dans sa globalité en estimant qu'il pourrait générer en France un chiffre d'affaires estimé entre 5 et 40 milliards d'euros par an d'ici 10 à 15 ans.